Une table sous de bonnes (ou sombres ?) auspices
franco-anglaises, tenue par un couple venu d’outre-manche, dont l’accent so
british de la maîtresse de maison charme sans doute aucun la clientèle
avignonnaise, dès la réservation téléphonique. L’accueil sur place est tout
aussi charmant, bien que Madame serve en jogging peu élégant, pour une table
dont on vante pourtant le « romantisme »… Belle salle, sans conteste,
aux couleurs chaudes rouge et crème, mobilier en bois, petit salon pour boire
digestif ou apéritif : on se sent comme à la maison, c’est fait pour, et c’est
agréable, vraiment.
La carte est elle peu fournie, ce qui n’est pas déplaisant,
car une carte à rallonge indique souvent manque de fraîcheur des produits et
surgelés à tout va… Non, ici seulement 5-6 plats maximum, pareil pour les
entrées, et les desserts se comptent aussi sur les doigts d’une main, soit une masse
de travail suffisante et gérable pour le chef seul derrière les fourneaux. On
est rassuré, maintenant, passons aux hostilités ! Les entrées : soupe de carottes et oranges au gingembre
et coriandre fraîche pour la première, saumon en carpaccio mariné au citron et
aneth pour la seconde. Résultat : nul ! La soupe a oublié d’être
mixée (et si l’oubli est volontaire, il est bien peu pertinent), et les goûts
des carottes et oranges se sont laissés engloutir par le gingembre mal dosé et
bien trop présent. Le saumon ? Il arrive, surmonté d’une salade et de sa
vinaigrette étalée sur toute la belle chair rose dont on n’a jamais retrouvé le
goût de la marinade, du coup, et décoré de tranches de gros cornichons, citron
vert et tomates cerises, pour un résultat de mauvais goût.
Les choix de plats
se sont portés sur un magret de canard aux myrtilles, juste trop cuit, servi
avec un écrasé de pommes de terre à la moutarde très –très– « huiledolivé »,
coiffé de frites de panais plutôt laides, qu’on a la joie de retrouver dans la
deuxième plat : entrecôte sauce forestière au vin rouge, dont on peut
féliciter la qualité de viande et la cuisson, mais malheureusement pas la sauce
acre agrémentée de champignons, certainement en bocaux, qui acidifient d’autant
plus le tout.
Bon point pour le vin en carafe, très correct, et le dessert, avec
une certaine banoffee pie à la banane et au caramel, franchement bonne !
Bref, on y retourne pas, jamais, parce qu’à 22euros entrée-plat, le rapport
qualité-prix est mauvais et la cuisine aussi… Pour un euro de moins, on foncera
au Tout Petit, où on ne sera surement pas déçu !
Fou de Fafa, 17, rue des 3 Faucons, 84000 Avignon
tel: 04-32-76-35-13
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