Une façade discrète au milieu des
magasins et bars de la rue de France à Nice, aucun nom ne surplombe la porte
d’entrée, mais simplement une petite fleur rouge stylisée à quatre pétales :
le restaurant de Keisuke Matsushima ne peut se trouver que si l’on connait
son nom et sa cuisine.
Passé la porte vitrée, derrière
le panneau indiquant le patronyme du maître des lieux, une petite salle de
restaurant se révèle dans un décor sobre aux tons beiges et ébène. Des
peintures de Richard Woleck habillent les murs, dont une Cène revisitée version
société de consommation, et un portrait de Keisuke Matsushima en chef de
guerriers cuisiniers armé de son fouet et de son sabre, façon Dernier Samouraï
d’Edward Zwick. Le ton est donné : ici, le cheval de bataille c’est la
bonne et authentique gastronomie! La
cuisine du chef suit cette ligne de conduite en empruntant à la France, au
Japon, et à bien d’autres pays les richesses de leurs cultures culinaires
respectives. C’est après être passé du côté de la salle à Tokyo, au restaurant Vincennes, que le marmiton arrive en
France pour percer les mystères de sa cuisine, grâce aux grands noms de
la restauration, dont les frères Pourcel et Eric Marcon. Seulement trois ans d’activités
ont suffit pour que le restaurant se voit attribuer une des précieuses étoiles du
guide Michelin, rejoint en 2010 par le Gault et Millau qui lui octroie une note
de 3 Toques sur 5, une première à Nice! Ajoutons à cela la distinction de
Chevalier des Arts et des Lettres dont l'a honoré le ministre de la culture Frédéric
Mitterrand, et… la liste est encore longue ! En bref, il faut y manger,
parce que tout le monde s’accorde, moi comprise.
Bon, passons aux choses
sérieuses : qu’est-ce qu’on mange? Des produits accordés parfaitement et
se sublimant les uns les autres; les intitulés des plats ne sont ni surfaits ni
incompréhensibles, ils portent tout simplement les noms des produits vedettes
de chaque assiette, comme par exemple les girolles, ici cuisinées en risotto
surmonté d’une émulsion de champignons de paris aux truffes d’été. On sauce
tout ce qui reste pour ne pas en perdre une miette, avec l’un ou l’autre des
très bons pains frais proposés : romarin, olives, tomates ou encore
parmesan. Un respect certain pour les goûts, les textures, et le travail des
aliments, notamment avec une maitrise parfaite de la cuisson des poissons,
point d’honneur de la gastronomie japonaise. Le loup reflète tout à fait
l’ambition de Keisuke Matsushima de mêler deux cultures, et de s’intégrer au
paysage local : accordé à la ratatouille niçoise et nappé de sauce pistou,
les arômes de la Côte d’Azur et de la Provence odorantes sont là. Pour les
adeptes de barbaque, les viandes ne sont pas en reste : un pigeonneau
farci à la niçoise accompagné de cèpes et compotée de figues au vin rouge met l’eau
à la bouche à la simple lecture de la carte. Un accord mets et vins élaboré par
le chef, passionné d’œnologie, et son sommelier termine de convaincre sur la recherche
permanente d'associations de goûts, présentant des crus de différentes régions
françaises, des Côtes du Rhône aux Bordeaux, en passant par les Pays de la
Loire, plus une large gamme de champagnes. Pour finir, se laisser tenter par la
poire williams en mille-feuilles, crème praliné et glace vanille, ou par la
châtaigne en tiramisu, clôture un repas en bonne et due forme sur la cruciale
note sucrée chère aux gourmands.
Les prix ? Très abordables:
le menu du midi comprenant une entrée, un plat, et un dessert est à 25 euros
par personne, avec supplément de 10 euros pour l’eau minérale, le verre de vin
et le café, et pour le soir, comptez 38 euros pour le petit menu, et 98 euros
pour une succession de 9 plats crées selon les inspirations du moment de
Keisuke Matsushima. Les plaisirs de la table, avec un service attentionné et
très professionnel, pour un déjeuner ou un dîner valent largement les prix
affichés. Alors, allez-y !
Keisuke
Matsushima, 22 ter rue de France, 06000
NICE.
Ouvert du lundi soir au vendredi soir, le samedi soir.
Tel. : 04-93-82-26-06
Site internet : http://www.keisukematsushima.com/
Belle "critique" Alice, merci. Ça me démange depuis un moment d'y aller. Faut que je passe à l'action !
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