mercredi 23 juillet 2014

La Tambouille, cheffe du In !



Manquer à ses devoirs -moraux- est mal. La Tambouille se dessèche de commentaires acides, sucrés ou acerbes depuis mai... L'auteure s'en est-elle allée, tournant les talons vers de nouveaux horizons, loin des bonnes tables et nourritures ? A moins qu'elle ne fasse la grève de la faim ? Ou que son palais n'a plus suffisamment de finesse pour prétendre critiquer quoi que ce soit ? Peut-être s'est-elle faite enlevée -et torturée- par un restaurateur mécontent de sa critique ?



Non, elle est simplement retournée en cuisine la cheffe Tambouille, pour jouer à la chef de cuisine depuis 3 mois, entre gestion et pratique... Et pas dans n'importe laquelle, de cuisine : celle du Festival d'Avignon. Celui qui bat de ses chorégraphies et tirades le pavé et les pierres calcaires de la ville depuis 68 ans, initié par un certain Vilar, Jean -dit Jean Vilar-, dans le but de présenter un théâtre différent de ce qui faisait "à la capitale", et d'attirer un public, là aussi, différent. Fort est de constater que cette initiative a glissé, pas si lentement, dans une toute autre perspective, s'adressant plus à du "cultureux" plutôt friqué qu'à un public différent des férus de salles de théâtres et opéras. Merci tout de même à Olivier PY d'avoir pensé à la jeunesse infortunée, et de proposer aux jeunes des pièces à 10euros, soit dit en passant...


Donc, chef de cuisine au Festival In, ça consiste en quoi ? Faire manger des troupes, des équipes de plateaux, des journalistes, des chefs d'entreprises, la SACEM, les partenaires du Festival, ou des ministres (ha non! pas cette année : les membres du gouvernement ont tous été très justement classés personna non gratta par les intermittents. BRAVO). Le tout pour 70 à 800 personnes sur environ 15 dates pendant le festival. Pour faire des quantités pareilles, on serait alors tenté d'aller voir du côté des tartes industrielles, d'aller fouiner dans le rayon boîtes de conserve de Métro, de feuilleter le catalogue Davigel ou Brake à la recherche de petites perles de produits déjà finis... Mais non !


Car si mon maître d'apprentissage m'a bien appris une chose (sûrement la seule), c'est qu'on cuisine pour les autres comme on cuisine pour soi. Alors autant dire que l'équipe en or que je mène tambouille et popote sévère dans les cuisines du festival ! On passe de la découpe de 30kg d'aubergines, à la cuisson de 35kg de brochettes enrobées d'une marinade aussi belle que bonne, du départ à l'arrivée, de dizaines de saladiers remplis de salades de pâtes, riz, taboulet, légumes, à une touche de douceur chocolatée en remplissant quelques 200 fonds de pâte de 8kg de ganache onctueuse, puis on termine sur des découpes de plats-de-côtes de porc par kilos... On fait de la cuisine, quoi, de la vraie ! Et dans la bonne humeur, et avec le plaisir de la faire et de la servir, surtout. Et cette année, on l'a même faite pour tous, ayant pu redonner de la nourriture non consommée (foie gras, saumon aux agrumes, entre autres, verrines et grandes quantités) au Restos du Coeur et au SAMU social. Chose trop peu fréquemment exécutée dans les établissements de restauration, au seul bénéfice des poubelles... Faudrait voir à ce que ça change d'ailleurs, au vu du nombre grandissant de SDF et bénéficiaires des Restos du Coeur !


Bref, on a travaillé comme des fous, le Festival se termine dans 4 jours, et après quelques vacances bien méritées, la Tambouille se remettra en route, promis !


Ps : Allez quand même faire un tour du côté du Petit Comptoir, rue de la Bonneterie, à Avignon (pour les avignonnais, il s'agit de l'ancien et premier AOC), dont la qualité des plats, le service, et les prix accessibles sauront vous charmer (article à venir).

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