Il est des fruits injustement boudés. Des fruits qu'on voit mais qu'on ne regarde pourtant pas, ne correspondant ni aux traditions comestibles, ni aux canons de la beauté fruitière. Ainsi pourrissent au sol mûres de mûriers platanes (cliquez ici pour voir), arbouses rougissantes, et même figues, doublés par fraises, cerises ou encore abricots bien calibrés. Les nèfles font partie de ces oubliés, reléguées à la seule expression française peu reluisante "des nèfles"... Triste sort !
Pourtant à portée de main dans bon nombre de jardins où ses arbrisseaux sont principalement ornementaux, elles sont peu connues des palais français. Fruit du néflier du Japon aux feuilles longues et coriaces, la nèfle, aussi appelée bibasse -ou bibace- à la Réunion, se dote en début de saison d'une belle peau duveteuse orangée. Peu charnue avec de beaux noyaux non comestibles en son centre, elle se consomme pelée. La nèfle est particulièrement douce, rafraîchissante et sucrée, parfois légèrement acide, dotée d'un goût particulier sans parfum réellement extraordinaire, d'où, certainement, son délaissement.
Elle devra être rapidement mangée après la cueillette, sous peine de la voir se colorer de tâches noires, bien qu'elle n'en restera pas pour autant impropre à la consommation. On pourra alors en faire des confitures, compotes, tartes... Mais le mieux sera de la manger crue, finalement comme tous les fruits, la nature faisant bien les choses et bons les goûts. Un petit délice gratuit : profitons-en, c'est la pleine saison !
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