mardi 11 mars 2014

Saorge : un village antistress dans le ciel.




Dans l'arrière pays niçois, plutôt très en arrière, et plutôt du côté de Menton d'ailleurs, se trouve un petit bout de paradis, comme on en rêverait en période de stress intense. Il vous apparaît comme un mirage en pleine pampa, lumineux : Saorge. Village perché par lequel on arrive en train ou par monts et par vaux sur la seule route, bordée d'oliviers, captant admirablement - quoiqu'étrangement - bien la lumière, et que seuls les pieds peuvent fouler, cette petite bourgade médiévale est un des lieux les plus reposants de France, aux effets aussi calmants que le millepertuis dont les alentours recèlent. 



Les ruelles déferlent à chaque recoin, les escaliers partent dans toutes les directions, donnant sur des jardins habillant le vide de cultures maraîchères, ou menant à terrasses et balcons fleuris, où des dizaines de chats errent à longueur de journée, sans dieu ni maître apparent. Ici on flâne, on prend le temps de vivre la douceur de l'air, la beauté du paysage, et de déguster, aussi, de bons produits. 




Notamment du miel. Et pas des moindres. La miellerie de Saorge produit l'excellence du miel français, selon la Tambouille. Expliqués avec une verve de fin connaisseur en matière de nature par Monsieur Bresc, les miels de Saorge regorgent de suaves parfums et arômes, dont peu de miels peuvent se targuer d'en être réellement pourvus par ailleurs : tilleul, fromegine (fleurs des prairies d'alpage) ou érable, merveilles fleuries, ou encore châtaignier à l'amertume puissante et redoutable pour traiter les maladies de gorge. 




Mais il faut de toutes les façons tous les goûter, servis par Madame Bresc, entre deux petites recettes et confidences. Incluse celle concernant un certain millepertuis, sus-mentionné: antidépresseur naturel dont la France tait bizarrement les noms et vertus anti-dépressives, au profit des produits d'une industrie pharmaceutique bien trop puissante pour laisser la nature nous soigner de quelques maux... Bref, la miellerie: lieu incontournable ! (Et si elle est fermée, le Vival du village vous fournira, et c'est déjà ça). Pour terminer et parfaire ces tribulations moyenâgeuses, et se donner un peu (beaucoup) de réconfort après avoir battu le pavé escarpé et les montées et descentes - notamment jusqu'au  monastère où il fait bon de s'arrêter quelques temps dans le foisonnant jardin agricole, quand même - , c'est dans un petit restaurant nommé Osteria Lou Poutin qu'on pourra trouver le bonheur de s'assoir. Et de faire ripaille à l'italienne. 



Salle elle aussi à l'italienne, dépareillée de nappes à fruits, à carreaux ou à fleurs, bazar de vieilles et récentes photos, de strophes et de clins d’œil sur les murs, bonnes bouteilles de "digeos" au dessus de l'accueil... Ca sent bon la bonne franquette et la tambouille familiale, parce qu'ici encore un couple officie : monsieur à l'accueil pour "parlare" de la vie et de la bonne chair, si vous le questionnez un peu, et madame en cuisine, accompagnée de toutes ses précieuses recettes et d'un bon cuisinier. 




C'est par la pizza qu'il faut commencer, en guise d'entrée à partager. Et un conseil: ne passez pas à côté ! Elles sont ici choyées comme des coqs en pâte, préparées le matin pour être servies le soir, parce que la pâte fine, souple et croustillante, en un mot, parfaite, nécessite un certain temps de repos, oublié dans 99% des pizzerias à fausses pizzas de France... Base de tomates-mozzarella obligatoire, pour respecter les traditions italiennes, et garnitures généreuses de fromages, et pas les faux : ceux de là-bas. Ca vous marque d'un souvenir surement impérissable: celui de la meilleure pizza jamais mangée en France. 




Pour continuer, il faudra diriger ses choix vers les spécialités de la maison, dont la plupart sont bien évidemment des pastas. Une des spécialité à tester absolument est ancestrale et porte le joli nom de testaroli : pâte unique cuite sur un plat en forme de haut de crâne, puis détaillée en losanges et recuite quelques minutes dans l'eau bouillante au moment de servir. Assaisonnées de pesto fait maison,et le tout devient un délice digne des plus belles tables gastronomiques italiennes. Le dessert mérite lui aussi qu'on en parle un peu, par le caractère peu commun de l'un d'eux : simple assiette, peu esthetique, composée de carreaux de chocolat à 90% et de morceaux de chocolat au piment (qui arrache), décorée de sauce qui n'a, elle, aucune utilité... Suivie de près d'un verre de Barolo Chinato, roi des vins et vin des rois, aromatisé de mystérieuses plantes médicinales et  venu tout droit du Piémont. 




Une merveille hors du temps dont les arômes mêlés sont à déguster avec soin, sans s'impatienter, parce que le chocolat doit fondre sur la langue pour percevoir toute la subtilité de cet accord vin chocolat des plus parfaits. Un repas fantastique à arroser de Chianti qui deliera suffisamment les langues pour discuter avec le patron, dont les histoires de vieux loup journaliste sauront vous faire traverser le monde en quelques minutes, reflet conforme de Saorge, village habité par quelques 18 nationalités différentes. Et si, après tout ça, sur le coup, on n'a plus envie de partir, les chambres d'hôtes Ca'Da Barrera permettront de dormir sur place, avec pour promesse phare un réveil paisible et une vue sur la magnifique vallée, comme une fin de rêve éblouissante. 




Miellerie de Saorge, place Ciapagne, 06540 SAORGE

Tel. : 04 93 04 55 38

Osteria Lou Pountin, 55 rue Revelli, 06540 SAORGE

Tel. : 04 93 04 54 90
Site internet: http://www.loupountin.fr

Ca'Da Barrera, 1, rue Doumergue, esplanade Charles de Gaulle, 06540 SAORGE
Tel. : 06 11 54 43 84
Site internet : http://chambresdhotes-saorge.fr/

1 commentaire:

  1. Le nouveau site internet de la miellerie de Saorge est en ligne! Vous y retrouverez tous nos miels et autres gourmandises :)
    http://mielleriesaorge.fr/

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