mardi 27 mars 2012

Moi, j'ai mangé... Chez Les filles au piano, à Avignon !

---Les Filles au Piano ont fermé depuis quelques temps, laissant la place à une nouvelle gargote réchauffant des surgelés---

Il est de certains restaurants qui se planquent, qu’on ne connait pas jusqu’à ce qu’on vous en parle, parce que leur mode de communication, vieux comme mes robes (et bien plus que ça !), est le meilleur depuis que commerce est commerce : le bouche-à-oreille. Et Les filles au piano font partie de ceux-là, planquées dans un petit coin non loin des rues piétonnes, officiant avec la générosité et la bienveillance d’une fille et de sa mère. Une histoire de famille...
 Côté accueil, c’est la fille qui s’en charge, derrière la vitrine mettant en avant la partie vente de produits régionaux, secondée du seul homme de la maison, tous les deux souriants et très agréables. Une bonne atmosphère règne, le service est détendu, pas de manière, c’est simple comme un bonjour, et, fait surprenant, les portables font l’objet d’une attention particulière, priés d’être laissés de côté. Point non négligeable pour une véritable pause repas, supposée couper du reste du monde pendant l’heure règlementaire du midi. Mais on ne vient pas ici que le midi pour autant, on vient aussi écouter des concerts le soir, passer des moments entre amis en buvant du bon vin (là aussi une belle sélection) et en mangeant les bons fromages et bonnes charcuteries espagnoles proposées sur l’ardoise.

L’ardoise, les plats, c’est le travail de la mère, et elle cuisine comme un chef, sans en avoir les qualifications, prouvant qu’une femme au statut basique de mère-de-famille-par-défaut-cuisinière peut surpasser bon nombre de « chefs » souvent autoproclamés, et ce, tout simplement parce qu’elle s’est toujours entraîné avec amour pour les palais les plus exigeants qu’il existe: ceux de sa tribu. Des plats bons, généreux, mais pas trop copieux, bien équilibrés. 


Comme ce filet de bœuf sauce au Chaource, servi avec une pomme de terre dans son papier alu de cuisson, creusée et emplie de la même sauce au fromage, comme surpassant l’envie irrépressible de l’enfant de creuser un puits dans sa purée pour y couler les flots de sauce; ou cette généreuse assiette de poulpe, doré à point et cuit avec justesse, accompagné de haricots verts et de riz. Simple, cuissons parfaites, efficace ! 

Les desserts subissent la même attention, dont une coupe de glace au citron arrosée de limoncello, recette originale de la grand-mère, excellent,  et un café (ou thé) gourmand très complet, réunissant soupe de kiwis, pana cotta, financier, crème brûlée et gâteau au chocolat, seule petite fausse note, légèrement sec. Mais rien de bien important, la partie sucrée a assuré la touche de douceur et de plaisir pour finir le repas d’une belle façon. Une très bonne adresse accessible, aux alentours de 20euros incluant apéritif et vin, plat et dessert. Un lieu plus que recommandable, qui laisse bon goût et bon souvenir.

Les Filles au piano, 10 rue Galante, 8400 Avignon.
Tel : 04-86-68-48-54
formule du midi 12euros, ouvert midi et soir du mardi au samedi