mercredi 17 juillet 2013

2ème semaine de festival : l'Avignonnais dans tous ses états !


Le THEÂÂÂTRE à Avignon, 12ème jour ! Tatatatatatatataaaaaaaaaaaa! 1300 spectacles environ, 1100 compagnies de théâtre, 150 lieux et des brouettes de représentations, dont des garages, cours privées, bars, restaurants, appartements, chambres d'hôtel, coin d'une rue, ETC ETC... Bilan avignonnais de cette seconde semaine en cours: "Ho, cette année, il y a moins de monde, non?!?", comme s'il fallait que les rues soient totalement bondées pour estimer qu'enfin, "il y a du monde". Et pourtant depuis le week-end dernier, ça y est, l'Avignonnais est suffisamment entouré pour commencer à râler sérieusement, en tant qu'autochtone qui veut profiter quand même de ce foutu festival, mais qui n'est pas en vacances, lui.
 

Fatigué et agressé par un trop plein d'effusions diverses et variées: circulation bloquée qui rendrait fou monsieur Sang-Froid en personne, touristes qui ne regardent pas où ils vont et se baladent en toute liberté théâtrale au milieu des routes, parades de troupes aux déclamations plus ou moins travaillées, comédiens et étudiants refilant leurs flyers par dizaines, centaines, milliers, à n'en plus finir (quoique si, ils finissent dans les poubelles ou la rue, en peaux de bananes modernes sournoisement éparpillées ça et là), politesse méchamment écartée du savoir-vivre, il est à bout et devient agressif. Et tout part à vau l'eau ! On répond d'un "non" glaçant au énième tract tendu, les dents serrées d'énervement en courant au travail, services mal rendus dans les magasins et restaurants, on regarde de travers l'enfant qui pleure en manquant de l'insulter (dixit Fabrice Sabre), on pousse et s'énerve au milieu de la foule de détendus en shorts, et on va même jusqu'à parler d'écraser du piéton... Ce qui ne s'est pas encore vu, rassurez-vous !

Un mois de festival dont il reste 2 semaines à tirer. Tirer... Tirer sur la corde de l'arc, sur la santé, sur les journées bien trop courtes pour tout faire, sur les jambes qui ne tiennent presque plus à force de courir, marcher, piétiner, parader, tracter, servir, cuisiner, monter et démonter des plateaux, charger et décharger des caisses, appâter le client, garder des expositions, voir des spectacles, faire la fête à pas d'heures. Et pourtant, c'est quand même notre glorieux festival, à nous, Avignonnais, notre mois d'activités intensément culturelles et financières, dont on use et abuse. C'est bien lui qui suscite tant d'émotions fortes, avec lequel on vit une vraie relation passionnelle: on l'aime, l'attend avec impatience, on l'adore, on l'enlace, on le pénètre, puis le rejette, l'écarte, on le hait de toutes nos forces, pour finir lessivé de l'avoir trop côtoyé. Mais dès qu'il délaisse la ville, le "trop calme" retombe, et la nostalgie vient, et les esprits en rêvent de nouveau: l'Avignonnais est atteint du syndrome de Stockholm, ça ne fait pas un pli ! Allez, encore 13 jours à profiter/galérer les gars, courage !