samedi 19 janvier 2013

"Easy Marx", tout sauf easy!



Thierry Marx, chef français au flegme japonais désormais légendaire, qu’on ne présente plus, parce qu’on le voit partout ! A la télévision, entre Top Chef et les moultes reportages lui étant voués, à la radio, qui l’a tout autant mis sur un trône succulemment médiatique, dans la presse en tous genres, sur des sites web, en tant que représentant de Badoit dans le rer C, par conséquent de Danone, de Mir vaisselle, ambassadeur d’Audi, de M6, de Sushi-Shop, invité spécial fête des galeries Lafayette… De plus, récemment médiatisé sur ses interventions à la prison de Poissy, dont il explique qu’il travaille les mêmes produits que dans son restaurant, « grâce au sponsoring », et aux dons d’un fournisseur « humain ». Mais un livre de cuisine sera quand même édité. Dont fera partie « cette omelette -aux chips et poivrons, fraîchement dorée par un détenu somme toute heureux d’être là- made in prison, qui aura sa place dans un livre de recettes, dont les bénéfices financeront d’autres formations». Mais oui mais oui… Manger à tous les râteliers, dont bien sûr les livres, partie très importante, grimoires regorgeant de tous les secrets des belles assiettes servies au Mandarin Oriental où le chef est censé officier


Easy Marx, est de ceux-là, ouvrage immaculé de blanc tel une bible, lourde et imposante, objet d’art et en même temps cahier sur lequel la cuisinière lambda est appelée à écrire, dans les marges et pages prévues à cet effet. Un très beau livre, chargé de promesses pour toute cuisinière amatrice, trépignant à l’idée de servir une pincée de Marx à sa famille ou ses convives. Easy, 500 recettes dites « ménagères », illustrées de 250 images permettant de visualiser les pas-à-pas des gestes les plus techniques, et les résultats de chaque préparation, classe et ludique à la fois, on a même du mal à l’utiliser. Mais on se résout à tester une recette, quand même. Là, loupé. Zut, alors, une seconde. Ratée. Une troisième, une quatrième, sans succès… et ainsi de suite ! Des carottes qui finissent crues dans une terrine de légumes, des chips de pommes complètement brunies, très loin de l’exemple en image, éléments introuvables pour la cuisinière lambda, explications qui manquent de clarté, voire d’étapes. La pédagogie a été zappée, on s'adresse ici à des professionnels (et encore!), et les repas n’ont jamais pris les allures de restaurants 2étoiles promis dans ce livre. Bilan : des recettes infaisables, qui constituent par ce fait un bouquin décevant pour la ménagère ciblée, seulement beau à être exposé, du coup inutile en matière de cuisine.

Lao Tseu a dit : « Lorsqu'on a fait de grandes choses et obtenu de la gloire, il faut se retirer à l'écart. ». Vous en avez trop fait, alors courage monsieur Marx, fuyez, retournez derrière vos fourneaux, là on sait trouver votre excellence!

3 commentaires:

  1. ça c'est envoyé, derrière ses fourneaux, c'est là que doit être un (une) chef pour inventer, rechercher et régaler. mcb

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  2. Je viens de découvrir le blog grâce à Chef Simon....et je suis aux anges....Enfin une personne qui remet à sa place toutes ces "vedettes" de la cuisine.....à chacun son métier.J'ai en horreur toutes ces émissions culinaires avec jury de soit disant professionnel... ça me donne la nausée, des grands CHEFS restent dans l'ombre....et d'excellents CHEFS qui restent en cuisine pour nous émerveiller au lieu de se faire du "fric" en passant à la télé.....Alors un énorme MERCI Alice pour ces magnifiques billets...J'en veux encore et encore.......

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    1. Merci pour ces commentaires qui m'encouragent à continuer! Vous en aurez encore Frédérique, promis!

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