dimanche 3 juin 2012

Moi, j'ai mangé... à la Table d'Hôte de la Mirande, chez Jean-Claude Altmayer !



 « Ici, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme, et volupté ». Ainsi Baudelaire aurait-il pu parler de la Mirande, magnifique hôtel particulier vieux de quelques six siècles, s’il y avait séjourné. Dès l’entrée, c’est l’histoire qui vous aspire, vous laisse rêveur de toutes les époques dont le lieu a été le témoin, mêlant divers salons dans une architecture XVIIème, rénové dès 1986 par la famille Stein, actuelle propriétaire de l’endroit. Rien n’a été laissé au hasard, des matériaux au mobilier, du jardin soigné, paisible et reposant, affrontant l’immensité du Palais des Papes, aux cuisines récemment rénovées, rutilantes de ce qui se fait de mieux en la matière. C’est charmant, beau, enchanteur, et porteur du bon goût de l’intemporalité.


Pour accéder à la salle de la table d’hôte, il faut descendre au sous-sol, par l’escalier de pierre en colimaçon, comme dans les entrailles d’une forteresse médiévale, dont on ne sait ce qu’on trouvera au bout. Lumières tamisées, salle sombre aux piliers enchaînés, table et chaises en bois au centre, illuminés d’une petite bougie et de l’éclairage d’une vieille cuisine qu’on aperçoit au fond. 

A l’intérieur de celle-ci, ambiance bonne franquette et décor campagnard : une grande table dressée pour quatorze couverts, décorée de produits frais, roses du jardin, panière à rallonge, souvenirs de ballades champêtre, et… un chef ! Mais pas n’importe lequel : Jean-Claude Altmayer, un qui croque la vie comme on croque à pleine dent dans une belle tomate juste cueillie, mûre, juteuse et chauffée par le soleil de la Provence qu’il a choisie pour lieu de vie. Débordant d’énergie, c’est dans la bonne humeur et au fil d’anecdotes et de discussions en tous genres qu’il se met derrière le beau fourneau à bois XIXème pour concocter aux convives (internationaux) un bon repas dont les plats sont dévoilés au moment de leurs services.


Le prix : 85euros, boissons comprises, en période normale, et, bonne nouvelle, 35euros seulement pendant le Festival d’Avignon, pour laisser le droit à tout un chacun de se faire plaisir. Le menu ? Etabli au gré des saisons, du marché, et de l’envie de chef. Alors on lui fait confiance, on le laisse nous emmener dans son univers, tant professionnel que personnel. Un personnage haut en couleurs, et une cuisine simple et bonne, pour une soirée dont les convives ne se connaissent pas mais apprennent à le faire à mesure des verres de vin, tous judicieusement choisis, et des plats défilants. 


Velouté de topinambours et Saint-Jacques à la cuisson parfaite, luisante d’un filet d’huile de noisette pour entrée, filet de muge à l’unilatérale accompagné d’asperges blanches en poisson, canette rôtie, carottes et fenouil pour la viande, et fraises à la chantilly parfumée au réglisse comme dessert forment un des menus issu de son imagination. C’est bon, juste, chaque goût est respecté et se retrouve dans les assiettes. Rien à redire : un bel et agréable moment de convivialité, dans un lieu initialement réputé pour sa tranquillité et sa discrétion. Une très belle réussite pour ce pari de Jean-Claude Altmayer, d’une générosité sans limite, dont la réputation ne fait que grandir, et c’est bien mérité ! Ambiance !


Table d'Hôte de la Mirande, 4 place de l'Amirande, 84000 AVIGNON
Tel: 04-90-14-20-20
Ouvert les mardis et mercredis soirs à l'année, tous les jours pendant le Festival
Site internet: http://www.la-mirande.fr/#/fr/hote/

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