dimanche 16 octobre 2011

Moi, j'ai mangé... du curé!




      Samedi 15 Octobre, 16h30, Avignon sur un boulevard longeant les remparts extérieurs, devant un bouiboui nommé Café Saint Lazare, entouré de deux voies de circulation. Il est connu des avignonnais de souche, étant implanté dans le quartier de la Petite Italie, lieu d’accueil des quelques milliers d’italiens immigrés dans les années 1930. Ce café est un symbole, la seule trace encore visible de leur passage dans l’histoire de la ville.


       Et c’est avec grand regret que tous ont accueilli la nouvelle de sa proche destruction, gênant les futurs travaux de construction du tramway. Alors une cérémonie en son honneur a été célébrée. Les anciens se souviennent et témoignent, la larme à l’œil, devant une centaine de personnes, des riverains, des habitués, des journalistes, et deux personnalités municipales. Pas des moindres : François Mariani, directeur de la Chambre de Commerce et de l’Industrie (mis en examen le 18 juillet 2011 pour abus de biens sociaux, travail dissimulé, faux et usage de faux, faux bilan) ; et bien sûr, la député-maire Marie-Josée Roig, tellement soucieuse du rayonnement patrimonial et culturel hautain de sa ville, qu’elle a réussi à l’endetter au maximum (donnant lieu à des augmentations faramineuses de la taxe d’habitation, jusqu’à 150%). Enfin bon, le gratin local est là, quoi ! Leurs discours se tiennent étrangement à côté d’un autel. Puis d’un coup, un prêtre, tout de vert vêtu, avec à sa gauche Mariani, débute une messe. Magnifique tableau ! Madame le Maire a rejoint l’assemblée des fidèles catholiques, et chante volontiers les cantiques loués par son saint de père. Et tout ça, devant les drapeaux français, européen, et italien, fièrement installés derrière une statuette de la vierge Marie.


       La vierge on la voit, ou c’est tout comme, en contemplant la scène peu commune et d’un goût plutôt mauvais, au vu du problème pris à bras le corps par notre austère ministre de l’Intérieur Claude Guéant, concernant l’interdiction de pratiquer quelque culte que ce soit dans la rue. Visiblement, le catholicisme est la seule exception à la règle, surtout dans cette ville connue pour les manifestations virulentes de la Fraternité catholique sacerdotale Saint Pie X, illuminés extrémistes, ayant sévi à deux reprises, tentant de détruire des œuvres d’art qualifiées de blasphématoires (Roméo Castelluci, Andres Serrano) . Pour rappel : « Il est interdit (...) d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices du culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions. (...) », article 28 de la Loi du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. Communier sous le drapeau de la république, de la part d'un représentant publique, dans le cadre de ses fonctions, devrait donc être répréhensible, hein? Hé non...

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